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Une chambre en Inde
24.10 – 18.11.18

Ariane Mnouchkine – Théâtre du soleil
Palais de Beaulieu – Lausanne, Suisse

Une Chambre en Inde

Une Chambre en Inde arrive à Lausanne pour un mois entier !

«Comme des réfugiés de l’Histoire», nous rejoignant en un fleuve invisible, nous invitant dans une chambre, en Inde, au cœur battant de l’humanité, Ariane Mnouchkine et sa troupe viennent partager avec nous ce désarroi qui peut être le nôtre face au chaos du monde, pour mieux galvaniser nos forces, cicatriser nos peurs par un rire salvateur, réaffirmer ensemble l’importance de l’art, la force des messages de paix et d’amour face au pire.

Après un cycle indien aux couleurs du Kathakali, de ses mythes et de ses sonorités, le TKM et ses partenaires vous invitent cet automne à un rendez-vous historique avec le Théâtre du Soleil, une troupe qui, depuis plus de cinquante ans, ne cesse de révéler le monde, en une fête de l’imagination au croisement des cultures.

Une Chambre en Inde est l’histoire de Cornélia qui, devant prendre au pied levé la tête d’une troupe de théâtre et remplacer le metteur en scène, Lear, sous le choc des attentats de novembre 2015, se voit confier la mission de construire un spectacle sur l’état du monde. Par où commencer ? « Le sort abominable fait aux femmes », « la pauvreté », « la montée des violences », « la guerre de l’eau », « les victoires des Théocraties», « la faiblesse des Démocraties qui ne défendent plus leurs valeurs ». Se déploie alors un kaléidoscope de visions cathartiques, un spectacle épique et hors du commun, où trente-quatre comédiens, de treize nationalités différentes, nous saisissent, nous enthousiasment, font fleurir derrière le cauchemar, le rêve.

 

AUTOUR De la présence du théâtre du soleil

En marge des vingt-et-une représentations du spectacle Une Chambre en Inde à Lausanne, de nombreux évènements sont organisés autour du Théâtre du Soleil. Au programme, projections, rencontres, ateliers professionnels : autant de rendez-vous, organisés par l’«association pour la venue dUne chambre en Inde» en collaboration avec les institutions partenaires, pour revenir sur l’histoire du Théâtre du Soleil, sa démarche créative, ses engagements, et sur l’influence qu’il exerce sur le théâtre contemporain.

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Galerie

ARIANE MNOUCHKINE ET Le Théâtre du Soleil

L’aventure théâtrale d’Ariane Mnouchkine prend son envol en 1964, alors qu’elle n’a que vingt-cinq ans et qu’elle fonde le Théâtre du Soleil avec ses compagnons de l’ATEP (Association théâtrale des étudiants de Paris) — une exception dans le monde théâtral francophone, le groupe constituant un collectif rassemblant comédiens, artisans, musiciens et personnel administratif qui partagent systématiquement tout travail (artistique, technique, administratif et domestique) et dont les salaires sont tous égaux — un principe maintenu depuis cinquante quatre ans…

En 1970, Giorgio Strehler met toute sa confiance en ces jeunes artistes auxquels il ouvre le Piccolo Teatro de Milan pour la création de 1789. Et c’est cette même année que le Théâtre du Soleil investit la Cartoucherie (un ancien atelier des poudres de la Ville de Paris situé dans le Bois de Vincennes) pour y construire un théâtre engagé et populaire, dans l’héritage de la pensée de Jean Vilar. Cette même Cartoucherie qui est devenue aujourd’hui un haut lieu de création regroupant quatre théâtres (le Théâtre du Soleil, le Théâtre de l’Épée de Bois, le Théâtre de l’Aquarium, le Théâtre de la Tempête), le CNDC Atelier de Paris / Carolyn Carlson, dédié à la danse contemporaine, et la maison d’ARTA (Association de recherche des traditions de l’acteur).

Investi dans le spectacle vivant, tout comme dans la société qui l’entoure, le Théâtre du Soleil s’est constitué en un modèle comme troupe et aventure humaine. Laboratoire, il est en effet devenu une scène unique en son genre et reconnue dans le monde entier pour la force de ses créations (loin de tout réalisme, développant constamment une poésie aux images fulgurantes), une scène ouverte à l’international, souvent nourrie aux sources de l’Orient, toujours en prise avec les préoccupations sociales et politiques de son époque.

Le Théâtre du Soleil est un espace de sacerdoce et de renouvellement constant, la transmission étant au cœur de ses préoccupations ; un espace de résistance, fait d’une troupe de quatre générations, de quatre-vingts à cent personnes, chacun de ses membres (entre autres Afghans, Algérien, Argentin, Arménien, Belge, Cambodgien, Chiliens, Chinois, Espagnols, Français, Hongrois, Indiens, Irakien, Iraniens, Italien, Japonais, Russe, Togolais), étant porteur d’un monde, de cultures et traditions particulières, susceptibles d’être transmises au sein du groupe et pouvant alimenter ses créations — une diversité porteuse d’universalité.

Le Théâtre du Soleil est aujourd’hui un monument du théâtre contemporain : il représente un bastion du théâtre populaire en acte, « élitaire pour tous » comme le disait Antoine Vitez et que se plaît à réaffirmer après lui Ariane Mnouchkine, c’est-à-dire transgénérationnel, transocial et international, mais aussi où le public (fidèle parfois depuis des décennies) est au cœur du processus de création, destinataire et partenaire direct tout à la fois.

Citons, après Les Petits Bourgeois (1964), Le Capitaine Fracasse (1966), La Cuisine (1967), Le Songe d’une nuit d’été (1968) et Les Clowns (1969), ou encore 1789, La Révolution doit s’arrêter à la perfection du bonheur (1970), 1793 (1972), L’Âge d’or (1975) et Mephisto (1979), L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge d’Hélène Cixous (1985), L’Indiade ou L’Inde de leurs rêves d’Hélène Cixous (1987), un hommage à Gandhi, Les Atrides (1990-92), avec Iphigénie à Aulis, Agamemnon, Les Choéphores et Les Euménides, nourries de formes indiennes traditionnelles comme le Kathakali et le Kutiyattam, La Ville parjure ou le réveil des Erinyes d’Hélène Cixous (1994), Le Tartuffe (1995) « recontextualisé » dans une Algérie mise au pas par les Islamistes, Et soudain des nuits d’éveil (1997), Tambours sur la digue (1999), d’Hélène Cixous qui se nourrit du Bunraku, l’art des marionnettes du Japon, Le Dernier Caravansérail (Odyssées) (2003) qui met sur scène notre époque de déplacés politiques, de trafics et d’exactions, d’exodes contraintes, en un jeu de miroir saisissant, Les Éphémères (2006), une épopée contemporaine dans l’intime de nos vies sous la forme d’un récit à trente voix (où l’on nous parle par touches entrecroisées de la violence dans les foyers, de l’illettrisme, de la vieillesse et de la mort…), Les Naufragés du Fol Espoir (2010) qui met en scène un tournage dans le grenier d’une guinguette, trois jours avant la Première Guerre mondiale, ou encore Macbeth (2014) qui reprend le fil du cycle fondateur des Shakespeare, de 1981-1984 (Richard II, La Nuit des rois et Henri IV).

Parallèlement, sont aussi à mentionner une série de films d’importance, réalisés par Ariane Mnouchkine, en lien direct avec les créations du moment : 1789 (1974), La Nuit miraculeuse (1989), Au Soleil même la nuit (1997), Tambours sur la digue (2002), Le Dernier Caravansérail (Odyssées) (2006), Les Naufragés du Fol Espoir (2013) et bien sûr une incontournable histoire de la vie de plus qu’un homme, un symbole : Molière (1978).

D’un spectacle ou d’un film l’autre[1], le jeu de l’acteur est ici toujours organique et épique, stylisé, né de l’improvisation et des appuis de la musique de Jean-Jacques Lemêtre réalisée à partir d’instruments du monde entier, mais aussi de son invention. Et toujours, le Théâtre du Soleil nous parle de notre époque, de la résistance des peuples, de la force du plateau à représenter le monde d’aujourd’hui, de sa capacité à traverser des questionnements à la fois politiques et humains, des Odyssées toujours au croisement des cultures : Une Chambre en Inde, créée à la Cartoucherie en novembre 2016, ne fait pas exception, ni Kanata – Épisode I – La Controverse, mis en scène par Robert Lepage avec la troupe du Théâtre du Soleil, à découvrir du 15 décembre 2018 au 17 février 2019 à la Cartoucherie, avec le Festival d’Automne à Paris.

[1] Béatrice Picon-Vallin a retracé en novembre 2014 l’aventure de la troupe dans un ouvrage essentiel intitulé Le Théâtre du Soleil, les cinquante premières années, édité chez Actes-Sud.

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Origine du projet

Le Théâtre du Soleil est venu en Suisse romande en 1970 avec son spectacle 1789, La Révolution doit s’arrêter à la perfection du bonheur, puis en Suisse allemande avec Tambours sur la Digue en 2000. C’est donc la première fois qu’il revient en Suisse romande depuis 1970 !

L’idée d’accueillir le Théâtre du Soleil à Lausanne a germé au mois de décembre 2016, lorsque Omar Porras, le directeur du TKM, a assisté à une représentation d’Une Chambre en Inde à la Cartoucherie. Omar Porras s’est entretenu avec Ariane Mnouchkine qui lui a alors confié combien elle aurait plaisir à venir jouer en Suisse, avec sa complicité. De là est né le projet ambitieux de programmer Une Chambre en Inde dans la région lausannoise, à la condition qu’un lieu adéquat soit trouvé pour concrétiser cet accueil. Afin de mettre en place cet événement d’envergure, une association ad hoc a aussi été créée : Association pour la venue d’Une Chambre en Inde.

En février 2017, les représentants de la culture de la Ville de Lausanne, du Canton de Vaud et de la Ville de Renens, ainsi que la présidente du Conseil de Fondation du TKM ont fait le déplacement à Paris pour découvrir Une Chambre en Inde sur son lieu de création, la Cartoucherie. Ils ont été conquis par le projet de cet accueil, qui représente une chance unique pour le public de voir le Théâtre du Soleil en Suisse : un événement historique.

Forte de cet engouement, l’Association pour la venue d’Une Chambre en Inde a oeuvré pour rendre possible ce projet et fédérer de nombreux soutiens et théâtres autour de cet événement.

Ariane Mnouchkine et son équipe ont donc accepté avec grand enthousiasme de travailler sur leur venue à Lausanne, et ont réservé la première période de leur calendrier de la saison 2018-2019.

 

 

 

 

Le TKM

En mai 1979, des hommes de théâtre réunis autour de Philippe Mentha fondent le Théâtre Kléber-Méleau, qu’ils le construisent de leurs mains dans le bâtiment d’une ancienne usine à gaz, dans la zone industrielle de Renens.

Depuis le 1er juillet 2015, Omar Porras a pris la direction du Théâtre Kléber-Méleau devenu le TKM Théâtre Kléber-Méleau ou TKM. Militant pour un théâtre populaire, il souhaite que ce lieu soit toujours plus accessible à tous les publics, au service avant tout des grands textes du répertoire mais aussi ouvert aux auteurs contemporains.

Au fil des projets, le TKM se révèle un creuset de la création théâtrale par l’importance qu’il donne aux métiers du théâtre. Un travail de médiation est développé auprès des établissements scolaires pour rendre les œuvres plus accessibles au plus jeunes. Il propose également au fil de ses saisons une programmation musicale classique et de musique du monde.

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